Scénario (MJ) : L'oubliée
Droits réservés : Ipomée
Scénario jouable en quatre à cinq heures. L'équipe des P.J. doit comprendre autant de combattants que de religieux versés dans la magie (bouddhiste ou taoiste). L'un des P.J. doit disposer des pouvoirs Cage mystique et Exorcisme.
L'intrigue
Les P.J. en voyage font escale dans une petite ville, Duguang, (400 habitants) de la province du Chu. Celle-ci s'abrite derrière de hautes murailles de pierre qui font tout le tour de la ville. Une bande de brigands rançonnent les environs et un petit magistrat tient la ville d'une poigne de fer. Brigands et magistrat organisent discrètement depuis une vingtaine d'années quelques traffics sans grande importance mais dont ils gardent fébrilement le secret.
Les rumeurs vont vite dans cette partie perdue de la Chine. L'une d'elle raconte qu'un tigre mangeur d'hommes, on le surnomme Baliang, longe la muraille et dévore quiconque sortira de la ville sans escorte. Chacun se tient sur ses gardes et peu de gens savent encore ce qu'il en est du reste du monde. Ceci sert bien évidemment les intérêts des traffiquants.
Par ailleurs, depuis trente-six heures, on est sans nouvelle de Jabaï, la fille du Magistrat. Celle-ci devait se marier au banquier de la ville. Les P.J. engagés par son père devront faire la lumière sur cette disparition. S'ils s'attardent trop, Jabaï se sera donnée au tigre sanguinaire pour échapper à un mariage qu'elle exècre. Son âme , pleine de colère, sera désormais priosonnière d'un démon tigre appelé Chang ( voir LDB, page 106).
I Ca commence en prison :
PROVINCE DU CHU, 5h du matin, l'été : les P.J. se réveillent, le corps raidi par un sommeil agité sur un sol peu confortable de terre battue. Un fort mal de tête martelle leur crâne et quelques crampes d'estomac tortillent encore leurs entrailles. Certains se connaissent, d'autres non (à la convenance des P.J. et du MJ).
a) Que font-ils là ?
Jet de Terre, difficulté 9 :
1 succès - les personnages se rappellent d'une vieille auberge où le hasard les a rassemblés.
2 succès - Le tenancier avait un air louche : petit homme râblé, chauve, la tête enserrée d'un turban sale et jaunâtre. Histoire d'un tigre rôdeur ( on les a prévenus à leur arrivée à l'auberge).
3 succès : Les P.J. se rappellent d'une forte agitation dans l'auberge de Duguang, L'escale des dragons . Disparition de Jiabaï, fille du magistrat de la province, à la veille de ses noces.
4 succès : le tenancier vous a beaucoup observé durant le repas.
b) La prison
C'est une vaste salle dont les P.J. ne distinguent pas le fond. Elle se trouve dans les sous-sols d'une immense forteresse en pierre qui jouxte la muraille sud de la ville. Seule une petite lucarne munie de barreaux apporte la lumière du début du jour et les premiers bruits du matin. Cette ouverture est située à raz du sol, soit à 3,50 m de hauteur des P.J.
c) Ceux qui s'évadent
Pour sortir, les impatients forceront les trois barreaux ( diff. 9). Un fois cet exploit réalisé, ceux-ci se retrouveront à l'extérieur de la citadelle et de la ville (voir plan de Duguang), côté forêt.
Une petite visite de la ville s'impose ou bien souhaitent-ils directement rendre visite à l'aubergiste qui les a vendus ?
d) Ceux qui attendent
Les P.J. chichent en points de chi attendront la visite du magistrat ou attireront l'attention des gardes. Une grille en fer forgé donne accès aux couloirs du sous-sol. C'est par cette entrée et avec force bruits de clés ouvrant autant de serrures (voir plan de la citadelle) qu'une dizaine de gardes feront leur apparition dans la cellule des P.J. Les gardes – des molosses à l'air brute – escorteront les prévenus jusqu'à la salle de justice, située deux étages au -dessus de la prison.
II Audience publique
Tout le village assiste à l'audience du matin dans une salle de pierre gigantesque et nue de toute décoration. Marchands, artisants badeaux sont venus se divertir d'une existence monotone et admirer les talents oratoires du magistrat, Hoo Mae, le père de Jabaï.
Description : Hoo Mae
C' est un homme grand (1,75 m) et très maigre, un peu courbé, d'une cinquantaine d'années. Ses yeux gris, simples fentes à l'affût de tout, lui donnent des airs de rapace.
Il porte une longue tunique pourpre, sur des pantalons blancs. Ses bottes blanches claquent à chacun de ses pas. Il sait très bien que sa fille refuse le mariage arrangé prévu quand elle avait huit ans avec Hang Gao ( à la suite d'une dette de jeu du magistrat, quand il n'était pas encore magistrat, mais simple fonctionnaire)
Il sait également que sa fille a juré de se suicider si elle était forcée à ce mariage, mais l' ambition du fonctionnaire a surpassé la bienveillance du père et il s'est entêté dans ce projet.
L'accusation
Les P.J. comparaissent devant Hoo Mae qu'un garde présente comme étant le représentant de l'Empereur dans la ville de Duguang. Il porte lors de l'audience une longue tunique bleu canard sur laquelle est posé un tablier de petites boules de bois laquées. Il a pour couvre chef, un court chapeau noir.
Au cours de l'audience, L'aubergiste : Haï, se rappelle aux bons souvenirs des P.J. Son établissement, L'escale des dragons – est située à l'entrée sud-est de la cité, voie par laquelle sont arrivés nos héros. Il les accuse de faire partie des brigands de la montagne et dit les avoir entendus parler d'une affaire lors du repas pris la veille dans son établissement.
La vérité
Dans les faits, Haï est bien sûr à la solde du magistrat. Il sert d'intermédiaire entre le fonctionnaire et les trafficants de la région. Il a repéré les P.J. comme étant de potentiels trouble-fête, Hoo Mae , lui, a vu en eux le moyen de faire rechercher sa fille disparue, en échange de leur liberté. Il a donné ordre au tenancier de saouler ses hôtes avec une herbe aux mille verres. Les malheureux ont ensuite été mis en prison.
Malgré les protestations des P.J. ( et à moins qu'ils ne songent à s'évader), tout le village prend parti pour l'aubergiste. Les accusés quittent la salle sous une averse de légumes et sont rapidement reconduits dans les sous-sols de la citadelle.
Ils s'apercevront rapidement que les tunnels suivis ne les ramènent en rien en prison. Ces catacombes humides et noirs courent sous la ville. L'escorte se dirige vers le Nord-Ouest et au bout d'une vingtaine de minutes de marche, les P.J. revoient le jour. S'offrent alors devant eux le cours d'une vaste rivière canalisée qui coupe le village en deux, du Nord au sud ; elle s'évase autour d'un îlot sur lequel a été construit une riche pagode : le palais de Hoo Mae.